Le ProÂjet de loi relaÂtif Ă la proÂtecÂtion des secrets d’afÂfaires qui vient d’être votĂ© transÂpose en droit belge la DirecÂtive (UE) 2016/943 du ParÂleÂment euroÂpĂ©en et du Conseil du 8 juin 2016 sur la proÂtecÂtion des savoir-faire et des inforÂmaÂtions comÂmerÂciales non divulÂguĂ©s (secrets d’afÂfaires) contre l’obÂtenÂtion, l’uÂtiÂliÂsaÂtion et la divulÂgaÂtion illiÂcite.
Mise Ă jour 14/08/2018Â :
Ce proÂjet est deveÂnu la Loi du 30 juillet 2018 relaÂtive Ă la proÂtecÂtion des secrets d’afÂfaires qui est entrĂ©e en vigueur le 24/08/2018.
QUEL EST L’OBJET DE CETTE DIRECTIVE ?
- Elle fixe les règles de l’Union euroÂpĂ©enne (UE) pour harÂmoÂniÂser les lĂ©gisÂlaÂtions natioÂnales relaÂtives Ă la proÂtecÂtion contre l’obtention, l’utilisation et la divulÂgaÂtion illiÂcites des secrets d’affaires.
- Ces règles ont pour objecÂtif de disÂsuaÂder l’obtention, l’utilisation et la divulÂgaÂtion illiÂcites des secrets d’affaires, sans porÂter atteinte aux liberÂtĂ©s et droits fondamentaux.
POINTS CLÉS
Obtention licite
L’obtention d’un secret d’affaires est consiÂdĂ©ÂrĂ©e comme licite lorsqu’il est obteÂnu par l’un des moyens suivants :
- une dĂ©couÂverte ou une crĂ©aÂtion indĂ©pendante ;
- l’observation, l’étude, le dĂ©monÂtage ou le test d’un proÂduit ou d’un objet qui a Ă©tĂ© mis Ă la disÂpoÂsiÂtion du public ou qui est de façon licite en posÂsesÂsion de la perÂsonne qui obtient l’information et qui n’est pas lĂ©gaÂleÂment tenue de limiÂter l’obtention du secret d’affaires ;
- l’exercice du droit des traÂvailleurs ou des reprĂ©ÂsenÂtants des traÂvailleurs Ă l’information et Ă la consulÂtaÂtion, conforÂmĂ©Âment au droit de l’UE et aux droits natioÂnaux et praÂtiques nationales ;
- toute autre praÂtique qui, eu Ă©gard aux cirÂconsÂtances, est conforme aux usages honÂnĂŞtes en matière commerciale.
L’obtention, l’utilisation et la divulÂgaÂtion d’un secret d’affaires est Ă©gaÂleÂment licite lorsqu’elle est requise ou autoÂriÂsĂ©e par le droit euroÂpĂ©en ou natioÂnal.
Obtention, utilisation et divulgation illicites
L’obtention d’un secret d’affaires sans le consenÂteÂment du dĂ©tenÂteur du secret d’affaires est consiÂdĂ©ÂrĂ©e comme illiÂcite lorsqu’elle est rĂ©aÂliÂsĂ©e par le biais :
- d’un accès non autoÂriÂsĂ© Ă tout docuÂment, objet, matĂ©Âriau, subÂstance ou fichier Ă©lecÂtroÂnique ou d’une approÂpriaÂtion ou copie non autoÂriÂsĂ©e de ces Ă©lĂ©Âments, que le dĂ©tenÂteur du secret d’affaires contrĂ´le de façon licite ;
- de tout autre comÂporÂteÂment qui, eu Ă©gard aux cirÂconsÂtances, est consiÂdĂ©ÂrĂ© comme contraire aux usages honÂnĂŞtes en matière commerciale.
L’utilisation ou la divulÂgaÂtion d’un secret d’affaires est consiÂdĂ©ÂrĂ©e comme illiÂcite lorsqu’elle est rĂ©aÂliÂsĂ©e sans le consenÂteÂment du dĂ©tenÂteur par une perÂsonne qui :
- l’a obteÂnu de façon illicite ;
- agit en vioÂlaÂtion d’un accord de confiÂdenÂtiaÂliÂtĂ© ou de toute autre obliÂgaÂtion de ne pas divulÂguer le secret d’affaires ;
- agit en vioÂlaÂtion d’une obliÂgaÂtion contracÂtuelle ou de toute autre obliÂgaÂtion de limiÂter l’utilisation du secret d’affaires.
L’obtention, l’utilisation et la divulÂgaÂtion d’un secret d’affaires sont Ă©gaÂleÂment consiÂdĂ©ÂrĂ©es comme illiÂcites si la perÂsonne concerÂnĂ©e savait ou aurait dĂ» savoird’une autre perÂsonne que ledit secret d’affaires avait Ă©tĂ© obteÂnu direcÂteÂment ou indirectementd’une autre perÂsonne qui l’utilisait ou le divulÂguait de façon illicite.
DĂ©rogations
La direcÂtive stiÂpule que lorsqu’une perÂsonne est prĂ©ÂsuÂmĂ©e avoir obteÂnu, utiÂliÂsĂ© ou divulÂguĂ© un secret d’affaires pour l’une des raiÂsons suiÂvantes, l’application des mesures, proÂcĂ©Âdures et rĂ©paÂraÂtions doit ĂŞtre rejetĂ©e :
- pour exerÂcer le droit Ă la liberÂtĂ© d’expression et d’information Ă©taÂbli dans la charte des droits fonÂdaÂmenÂtaux, y comÂpris le resÂpect de la liberÂtĂ© et du pluÂraÂlisme des mĂ©dias ;
- pour rĂ©vĂ©Âler une faute, un acte rĂ©prĂ©ÂhenÂsible ou une actiÂviÂtĂ© illĂ©Âgale , Ă condiÂtion que le dĂ©fenÂdeur ait agi dans le but de proÂtĂ©Âger l’intĂ©rĂŞt public gĂ©nĂ©ral ;
- la divulÂgaÂtion par des traÂvailleurs Ă leurs reprĂ©ÂsenÂtants, pour autant que cette divulÂgaÂtion ait Ă©tĂ© nĂ©cesÂsaire Ă l’exercice par ces reprĂ©ÂsenÂtants de leur fonction ;
- aux fins de la proÂtecÂtion d’un intĂ©ÂrĂŞt lĂ©giÂtime reconÂnu par le droit de l’UE ou le droit national.
Mesures, procédures et réparations
Les pays de l’UE sont tenus de prĂ©Âvoir les mesures, proÂcĂ©Âdures et rĂ©paÂraÂtions nĂ©cesÂsaires pour qu’une rĂ©paÂraÂtion au civil* soit posÂsible en cas d’obtention, d’utilisation et de divulÂgaÂtion illiÂcites de secrets d’affaires.
En verÂtu de la prĂ©Âsente direcÂtive, les mesures, proÂcĂ©Âdures et rĂ©parations :
- doivent ĂŞtre justes, Ă©quiÂtables et dissuasives ;
- ne doivent pas ĂŞtre inutiÂleÂment comÂplexes ou coĂ»Âteuses et ne doivent pas comÂporÂter de dĂ©lais dĂ©raiÂsonÂnables ni entraĂ®Âner des retards injustifiĂ©s.
La durĂ©e du dĂ©lai de presÂcripÂtion ne doit pas excĂ©Âder six ans.
Les dĂ©tenÂteurs de secrets d’affaires doivent pouÂvoir obteÂnir des rĂ©paÂraÂtions* au civil en cas d’obtention, d’utilisation et de divulÂgaÂtion illiÂcites dudit secret d’affaires, notamment :
- l’allocation de domÂmages et intĂ©ÂrĂŞts ;
- l’adoption d’injoncÂtions interÂdiÂsant au contreÂveÂnant d’utiliser ou de divulÂguer le secret d’affaires ;
- le rapÂpel des biens en infracÂtion se trouÂvant sur le marchĂ©.
DEPUIS QUAND CETTE DIRECTIVE S’APPLIQUE-T-ELLE ?
Elle s’applique depuis le 5 juillet 2016. Les pays de l’UE doivent la transÂpoÂser dans leur droit natioÂnal au plus tard le 9 juin 2018.
CONTEXTE
Pour plus d’informations, veuillez consulter :
- la page consaÂcrĂ©e aux secrets d’affaires sur le site interÂnet de la ComÂmisÂsion europĂ©enne ;
- le comÂmuÂniÂquĂ© de presse sur le site interÂnet de la ComÂmisÂsion europĂ©enne.