La Cour de justice de l’Union européenne (Grande chambre) a invalidé l’accès du public au registre des bénéficiaires effectifs des sociétés (UBO) prévu par la directive (UE) 2015/849 (« antiblanchiment »), en raison d’une atteinte disproportionnée au droit au respect de la vie privée et à la protection des données personnelles.

La Cour consi­dère d’a­bord que l’ingérence por­tée aux droits fon­da­men­taux au res­pect de la vie pri­vée et à la pro­tec­tion des don­nées à carac­tère per­son­nel par la dis­po­si­tion en cause, peut être jus­ti­fiée par l’objectif d’intérêt géné­ral de pré­ven­tion du blan­chi­ment de capi­taux et du finan­ce­ment du ter­ro­risme pour­sui­vi par le légis­la­teur européen.

Par contre, la Cour estime que cette ingé­rence n’est ni pro­por­tion­née, ni limi­tée à ce qui est néces­saire à l’accomplissement de cet objec­tif car :

  • Les don­nées pour les­quelles l’accès du public est per­mis ne sont pas suf­fi­sam­ment définies.
  • Le régime mis en place par la direc­tive porte une attente plus grave à la vie pri­vée, sans que des béné­fices éven­tuels ne soient jus­ti­fiés. De plus, les déro­ga­tions facul­ta­tives à l’accès du grand public à ces infor­ma­tions ne sont pas suf­fi­santes pour garan­tir la pro­tec­tion de ces droits fondamentaux.

Consul­ter l’arrêt :

CJUE (Grande chambre), 22/11/2022, Luxembourg Business Registers et Sovim, aff. jointes C‑37/20 et C‑601/20